Les transformations dans le secteur du fret
La semaine de l’innovation du transport et de la logistique qui vient de se dérouler à Paris du 5 au 8 avril, a permis aux professionnels du secteur de revenir sur les innovations dans le domaine du fret, qui est aujourd’hui responsable de près de 10% des émissions de CO2 dans le monde.
La semaine de l’innovation du transport et de la logistique, SITL 2022, a réuni du 5 au 8 avril dernier à Paris, les acteurs les plus innovants des secteurs du fret, de l’industrie logistique et de la chaîne d’approvisionnement.
Alors que les échanges commerciaux sont en constante augmentation, les solutions pour réduire les émissions polluantes sont multiples. Elles vont de la décarbonation des véhicules au report modal, c’est-à-dire le choix du mode de transport le plus respectueux. Le ferroviaire y a sa part et semble se transformer pour répondre à ces attentes.
L’innovation sur les rails
Luc Chaumette, directeur industrie, digital et innovation chez Rail Logistic Europe, évoque le train, fret du futur.
"D’abord, l’enjeu se porte sur la massification, soit la capacité de mettre beaucoup de wagons ensemble pour en faire des grands trains, longs, plus lourds. C’est aussi faire des trains interopérables, qui ne sont pas limités au territoire national, mais aussi plus silencieux, qui ne génèrent pas de nuisance pour le voisinage."
Luc Chaumette, Rail Logistic Europeà franceinfo
Sur les 15.000 kilomètres de voies non électrifiées où l’on utilise des autorails, le plus souvent diesel ou hybride, on imagine des solutions propres et modulables entre passagers et fret. La société française Lohr a notamment développé le Draisy, un petit train léger, destiné aux petites lignes et qui fonctionne sur batteries. Cette même société développe aussi des navettes urbaines, autonomes et modulables en les accrochant entre elles.
Marie-José Navarre, présidente de Lohr, explique : "Selon les moments de la journée, on a une solution qui offre 1 jusqu’à 4 véhicules attelés. Il faut mettre la capacité à disposition des passagers, au moment où ils en ont besoin. C’est inutile d’avoir un grand bus électrique de douze mètres avec trois tonnes de batteries quand il n’y a que deux passagers dedans."
Un retour en force du fluvial ?
La plupart des villes ont été érigées près de fleuves ou de rivières, car c’était l’une des principales voies logistiques pendant des siècles. Le transport par voie fluviale, l’un des modes les plus vertueux, est toutefois sous-utilisé alors que le réseau français, qui s’étend sur 8500 kilomètres, est le plus grand d’Europe.
"Le convoi fluvial représente environ 220 camions. À la tonne transportée, il émet 5 fois moins de CO2 que les autres modes de transport."
Thierry Gimbaud, directeur des voies navigables de Franceà franceinfo
Pour le retour en force du fluvial, il paraît nécessaire d’innover, avant tout en améliorant énergétiquement la flotte fluviale. Ainsi, les Voies navigables de France financent les innovations pour des motorisations utilisant les moteurs électriques, le gaz naturel et l’hydrogène.
C’est d’autant plus important que le mode fluvial sera mis à l’honneur des prochains Jeux olympiques, comme le souligne Thierry Guimbaud : "La cérémonie d’ouverture elle-même sera réalisée avec une quarantaine de bateaux propres. Au-delà de cela, c’est tout le fluvial qui bénéficiera de ces avancées."
Pour autant, la logistique ne peut se concevoir qu’avec l’ensemble des moyens de transport, qui deviennent de moins en moins concurrentiels et de plus en plus complémentaires.
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